Dans le cadre du concours annuel du civisme et de la mémoire de la FNAM (Fédération Nationale André Maginot) l'association " Les Copains d'Avord" a parrainé trois collèges du Cher, dont le collège Marguerite Audoux de Sancoins.
Les élèves concernés sont les deux classes de troisième du collège. Ils ont pu effectuer le 5 mai 2017 une sortie pédagogique à Oradour sur Glane, haut lieu de mémoire de la Seconde Guerre Mondiale.
A l'issue de cette sortie, les élèves ont fourni un travail de restitution sous la forme d'un discours hommage. Le discours d'Emilie Charrier, élève de 3ème B, a été retenu pour le concours national de la FNAM.
« Mes chers compatriotes,
Si nous sommes réunis aujourd’hui, en ce jour du 10 juin 2017, sur la place de l’église de ce village martyre où règne un silence oppressant, où de lourds souvenirs sont ancrés, si nos ancêtres ont conservé les ruines d’Oradour sur G lane, c’est pour rendre hommage et ne pas oublier qu’ici, il y a 73 ans, eut lieu un massacre barbare.
Ici, le 10 juin 1944, en début d’après-midi à 13h50 pour être précis, alors que Roger Bouchoulle, âgé de quinze ans, allait à l’école, alors que François Brandy, âgé de 45 ans, rejoignait ses champs, alors que Marcelle Petit, âgé de 26 ans, réouvrait son salon de coiffure, des troupes allemandes commandées par Adolf Diekmann se dirigent vers Oradour sur Glane avec environ deux cents hommes munis d’armes « légères » et une section munie de mitrailleurs.
Vers 13h45, alors que le village était déjà encerclé, des SS passaient dans les rues munis de leurs armes. Les habitants de ce pauvre petit village de 1574 habitants ne connaissant la guerre que par les réfugiés qu’ils accueillaient, ne paniquaient pas, ne sachant pas qui étaient ces hommes.
Les SS ont ensuite obligé le crieur public à rassembler les habitants et les personnes de passage au bourg, qui étaient particulièrement nombreux en raison d’une distribution de viande et de tabac, de rejoindre le champ de foire.
La majorité de la population obéit aux ordres, persuadée qu’il s’agit d’un contrôle de routine. L’autre partie de la population, qui, ayant compris leurs intentions, veut fuir, mais se fait traquer et assassiner un à un.
Vers 16h00, les hommes de plus de quatorze ans sont exécutés par les mitraillettes après avoir été répartis par groupes d’une trentaine de personnes dans six lieux : la grange Laudy, la grange Bouchoulle, la grange Milords, le garage Desourteaux, la Forge Beaulieu et le Chai Denis. Pendant ce temps les femmes et les enfants sont gazés et brulés vifs dans l’église incendiée.
Les SS pillent et mettent le feu au village en fin de journée afin qu’aucune trace et aucun témoignage ne soient laissés de cet acte impardonnable.
A Oradour-Sur-Glane eut lieu un crime barbare, un crime contre l’humanité qui causa 642 victimes.
Lorsque je vois ce village en ruine, ces impacts de balle dans les murs, l’église incendiée, des frissons me traversent. Cela me bouleverse de voir toute cette violence, cette horreur qu’il y a pu y avoir dans ce village. Je suis révoltée par ces actes de barbarie qui ont eu lieu ici même.
Il ne faut jamais oublier pour éviter que cela recommence un jour. Nous avons la responsabilité de transmettre aux générations futures le témoignage de cette barbarie, non pour choquer les esprits, mais pour les marquer à jamais du sceau de l’indignation, du refus de toute barbarie, de toute violence. Rendons donc aujourd’hui hommage aux 642 victimes du massacre d’Oradour sur Glane et adressons aux survivants le respect de la Nation toute entière. »
Emilie Charrier, élève de 3ème B
Photos: Anaïs Lamouroux, 3ème A